14 sept. 2009

Les TAAF, kézako ?

Tout le monde connaît l’existence de territoires français situés en dehors de la métropole. Guadeloupe, Martinique, Guyane et Réunion ont un statut de département-région d’outre-mer (en général appelés DOM). D’autres territoires sont des collectivités d’outre-mer, l’appellation « territoire d’outre-mer » ayant disparue en 2003 : Polynésie française (pays d’outre-mer), Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna (qui garde dans les faits l’appellation territoire d’outre-mer), Mayotte (collectivité départementale d’outre-mer, DOM en 2011), Saint-Martin et Saint-Barthélemy. La Nouvelle-Calédonie a un statut à part. Voilà pour «l’outre-mer» habitée, qui rassemblait tout de même un peu plus de 2.6 millions d’habitants début 2009. On a un peu tendance à oublier ces morceaux de France et à ne parler d’eux qu’à l’occasion des grèves et catastrophes naturelles.



Mais la France possède également des territoires inhabités, dont beaucoup ignorent l’existence. Ainsi Clipperton, «île de la Passion», est le plus petit territoire que possède la France, au large du Mexique. Cet atoll corallien serait l’atoll le plus isolé au monde. Nous avons ensuite les Terres australes et antarctiques françaises, couramment appelées TAAF, qui sont juridiquement territoire d’outre-mer à statut particulier. Elles sont régies par un préfet et disposent d’une administration propre, basée à Saint-Pierre, à la Réunion (là où je résidais, comme quoi le hasard fait bien les choses…). Cinq districts composent les TAAF :

- Saint-Paul et Amsterdam (66 km²), Crozet (352 km²) et Kerguelen (7215 km²) sont des îles subantarctiques, situées dans une zone comprise entre l'île de la Réunion, l'Australie et l'Antarctique, aux alentours du 40e parallèle. Saint-Paul et Amsterdam sont les îles les plus isolées au monde, et Kerguelen est le plus grand archipel austral français (de superficie équivalente à celle de la Corse). Ces îles abritent une flore peu diversifiée, mais une faune riche : mammifères (éléphants de mer, otaries, cétacés), oiseaux (4 espèces de manchots, albatros, pétrels, cormorans…), poissons.

- La Terre Adélie, une portion de l’Antarctique. Son statut est un peu particulier car la souveraineté française est limitée par le traité sur l’Antarctique (Traité international de Washington de 1959), qui gèle toutes les revendications territoriales et affirme la liberté de la recherche scientifique sur tout le continent. Ce traité a été complété en 1991 par le Protocole de Madrid sur la protection de l’environnement, qui fait de ce continent "une réserve naturelle consacrée à la paix et à la science".

- Les îles éparses, depuis 2007. Six îles les composent : Bassas da India (1 km²), Europa (28 km²), Juan de Nova (4.4 km²), Tromelin (1 km²), île Grande Glorieuse et île du Lys (îles Glorieuses, 5 km²). Elles sont situées dans le canal du Mozambique, c’est-à-dire entre Madagascar et l’Afrique, à l’exception de Tromelin, située à l’est de Madagascar.

Les TAAF (sans la Terre Adélie) procurent à la France une Zone Economique Exclusive (ZEE) de plus de 2 500 000 de km² riches en ressources marines. Depuis octobre 2006, une réserve naturelle a été créée, couvrant une superficie d’environ 700 000 hectares dans les îles subantarctiques. Cette réserve est de très loin la plus grande de France.



La plupart des districts des TAAF possèdent une base française permettant des activités de recherche, coordonnées par l’Institut Paul Emile Victor (IPEV, également appelé institut polaire français) : base Concordia (franco-italienne) et Dumont d’Urville (DDU, où je serai) en Terre Adélie, Martin-de-Viviès à Amsterdam, Alfred Faure à Crozet, Port-aux-Français à Kerguelen. C’est dans ce contexte que tous les ans sont recrutés techniciens confirmés (cuisiniers, mécaniciens, plombiers…) et jeunes diplômés (dans le cadre du Volontariat Civil à l’Aide Technique ou VCAT), pour participer au fonctionnement des bases et activités de recherche durant environ un an. Divers chercheurs et techniciens se rendent également sur place quelques mois pendant l’été austral.

Voilà pour le contexte, j’aurais évidemment l’occasion de revenir sur les caractéristiques de la Terre Adélie et plus généralement du continent Antarctique…

Pour le moment je termine mes cantines, qui partent cette semaine. Un sacré casse-tête que de tout prévoir pour 1,5 an ! Cette semaine je vais également avoir l’occasion de rencontrer les futurs VCAT de l’ensemble des TAAF, notamment de DDU, lors d’un séminaire à l’IPEV, en Bretagne (maintenant vous connaissez tous les acronymes …:) ).

Sources : Wikipédia (cartes et chiffres), www.taaf.fr, www.institut-polaire.fr

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